Monsieur le Ministre,
La coopérative de solidarité Le vol du colibri vous a transmis, à titre de ministre de la Famille, une demande visant à transformer ses places en services de garde non subventionnées en places en centre de la petite enfance. Par la présente, la Chambre de commerce et d’industrie de Rouyn-Noranda souhaite vous signifier son appui total à cette requête qui demeure sans réponse depuis trop longtemps déjà.
Accorder le statut de CPE à cet organisme contribuerait à bonifier sa situation financière, que l’on peut qualifier de précaire… et le mot est faible dans l’état actuel des choses. En effet, les tarifs actuels du Vol du Colibri incitent les parents à quitter la coopérative dès qu’ils obtiennent une place en CPE afin de profiter des tarifs subventionnés moins chers, fragilisant ainsi financièrement l’organisation, et mettant en péril ces 155 places indispensables à Rouyn-Noranda. Malgré les initiatives gouvernementales, les places en CPE demeurent largement insuffisantes pour répondre à la demande à Rouyn-Noranda. La fermeture de la coopérative ne ferait donc qu’empirer la situation.
De plus, une telle accréditation permettrait également d’être considéré dans les appels de projets tel que celui du 15 janvier prochain, et de rendre l’organisme admissible aux programmes gouvernementaux pour l’accueil d’enfants ayant des besoins spéciaux.
Permettez-nous d’insister sur la liste d’attente de cette coop, qui compte près de 300 noms, ainsi que sur les 616 personnes qui lui ont donné leur appui à travers la signature d’une pétition ayant circulé au cours de l’été dernier. Enfin, rappelez-vous que Le Vol du colibri avait dès le départ l’objectif de devenir un CPE, ce qui se reflète dans sa saine gouvernance et son organisation.
Le manque de place en garderie, un frein au développement économique
Nous souhaitons par ailleurs porter à votre attention les effets du manque de places en garderies, non seulement pour le territoire de Rouyn-Noranda, mais également pour l’ensemble de l’Abitibi-Témiscamingue. En effet, 8 entreprise sur 10 considèrent que le manque de places en garderie à Rouyn-Noranda est un problème pour leur entreprise (absentéisme et surcharge de travail pour les collègues, problème de recrutement, demandes de vacances plus fréquentes, retour au travail incertain après un congé de maternité, baisse de productivité, etc.).
La situation préoccupe depuis de nombreuses années nos membres, qui se désolent de voir de trop nombreuses familles quitter la région ou refuser des offres d’emploi faute de lieux pouvant accueillir leurs enfants. Vous trouverez à cet effet en pièces-jointes des lettres de la part d’entrepreneurs locaux appuyant notre démarche auprès de votre Ministère.
Éducatrice en service de garde, une profession à valoriser
Nous croyons par ailleurs qu’il est primordial de combler le manque criant d’éducatrices et de faire en sorte que cette profession mène à des emplois mieux valorisés. Actuellement, trop d’éducatrices quittent ce domaine d’emploi.
Le recrutement et la rétention du personnel sont donc des enjeux de taille, tout comme la durée fixée à 3 ans pour obtenir un diplôme. Nous serions à ce chapitre favorable à la mise en place d’un programme de formation accéléré favorisant la conciliation/travail/études/famille, à l’exemple de celui visant les préposés aux bénéficiaires.
Des annonces porteuses d’espoir
Le manque de places en garderie constitue donc un des enjeux économiques de l’heure et contribue à freiner le développement de notre communauté. Nous vous demandons donc, Monsieur le Ministre, votre appui afin d’accéder à la requête du Vol du colibri et par la même occasion, faciliter le recrutement d’une main-d’œuvre qualifiée chez nous, en octroyant des places supplémentaires pour notre région lors du prochain appel de projet. Les annonces visant l’octroi de nouvelles places réparties dans l’ensemble de la région cet automne sont heureusement porteuses d’espoir.
Acceptez en terminant, Monsieur le Ministre, l’expression de nos meilleurs sentiments.
Le président,
David Lecours